Madame la princesse de Lamballe m'avait conviée à souper, par ordre de la reine.
Cela arrivait souvent ainsi après les révérences, et c'était une marque de distinction.
Personne ne soupe officiellement avec le roi et la reine que la famille royale et les princes du sang, les jours de grand couvert. Mais la reine fait inviter par ses dames, et surtout par sa surintendante, les personnes qu'elle désire favoriser.
Madame la princesse de Lamballe est fort jolie, sans avoir les traits réguliers pourtant.
Elle est d'un caractère gai et naïf, et n'a pas beaucoup d'esprit peut-être. Elle fuit les discussions, et donne raison tout de suite plutôt que de disputer. C'est une douce, bonne et obligeante femme, incapable d'une pensée mauvaise. C'est la bienveillance et la vertu même, jamais l'ombre d'une calomnie n'a même osé essayer de l'atteindre. (...)
Restée veuve à dix-neuf ans, au lieu de retourner dans son pays, elle se consacra à son beau-père et à la reine, dont elle est surintendante depuis 1774.
Elle donne immensément, plus qu'elle ne peut, au point de se gêner, aussi l'appelle-t-on le bon ange dans les terres de la maison de Penthièvre.
La marquise de Las Cases est sa dame d'honneur; la comtesse de Volude de Lage, sa dame pour accompagner. Le chevalier de Florian, connu par ses jolis ouvrages, est l'écuyer de la princesse.
Mémoires de la baronne d'Oberkirch
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